Retour

Notre voyage a commencé le 28 juillet 2011 et s'est terminé un an plus tard, le 28 juillet 2012.
Afin d'être informé de nos nouveaux articles, enregistrez-vous à "Follow by e-mail" au bas de la colonne de droite.

samedi 3 septembre 2011

Lac Titicaca 2 Iles Amantani et Taquille - Pérou

Nous arrivons sur l’ile d’Amantani accueillis au port par notre hôte : Francisca, la soixantaine, 1,55 Mt, (elle ne porte même pas de talons), en habits traditionnels de l’île:  jupe de couleur assez vive, chemisier blanc brodé magnifiquement avec toutes sortes d’animaux, de fleurs et de plantes avec une large ceinture brodée et un châle noir brodé, lui aussi, par dessus. Pratiquement toutes les femmes s’habillent encore comme cela et c’est superbe. Nous faisons connaissance et essayons de la suivre jusqu’à sa maison pour s’installer jusqu’à demain matin. le sentier est très escarpé.

Les peuples Quechuas, qui habitent les iles du lac se sont organisés en communautés, et tout ce qui se passe dans l’île est règlementé par elles. Sur Amantani il y en a 10 pour 2 000 habitants environ. Pas d'hôtel, on dort chez l’habitant, pas d’électricité, l’eau courante 1 heure par jour, presque pas d’éclairage public, et surtout aucune voiture...

Nous arrivons chez Francisca qui nous présente sa famille : Pablo son mari, Herman son fils et Doris sa belle fille, José-Alberto le petit dernier de 2 mois dort.

La maison est très bien arrangée et est à la taille de ses habitants. Nous allons apprendre l’humilité en ayant la tête penchée sous peine de sanction immédiate. Nous passons tout juste sous le plafond de la chambre. Tout est propre et le repas délicieux.

Nous découvrons le paysage sublime et les gens qui travaillent sans cesse soit pour construire les maisons, ce n’est pas encore l’époque de travailler aux champs, soit pour coudre, tricoter ou broder des articles artisanaux. Les habitants, avant le tourisme, avaient tout juste de quoi survivre, ils cultivaient pour manger et allaient à la pêche. Aujourd’hui, le tourisme leur assure une rentrée d’argent supplémentaire et ils peuvent améliorer un peu leurs conditions tout en gardant leurs identités et leurs traditions.

En fin d'après midi, départ pour le Pachatata, un des deux sommets sacrés de l’île à 4 110 mètres d’altitude pour voir le coucher du soleil, c’est un sacré sommet, et après bien des efforts, l’oxygène étant une denrée rare pour nous, le souffle manque vite, nous parvenons à l’ancien temple pré incas qui coiffe la montagne. Cela en valait la peine, avec une vue panoramique sur le lac et un très beau coucher de soleil.

Nous surplombons l’île avec toutes les terrasses de culture qui datent en tout cas d’avant les incas, les murets qui les séparent qui paraissent fragiles mais sont encore debout, et les femmes qui marchent partout dans leurs habits de couleur. Et surtout, le silence, nous écoutons le silence. Mais le vent est froid et assez fort en haut de la montagne et dès le soleil disparu, l’ambiance se rafraîchit nettement. Nous redescendons à la maison, à la frontale, les boutiques s’éclairent à la bougie et sur la grand place, c’est un balai de lampes de poche et de frontales.

Nous arrivons à la maison, et après une tisane de munia (menthe sauvage délicieuse), nous prenons le repas avec la famille dans la cuisine avec le feu de bois dans un coin, et une cuisinière à gaz dans l’autre. Francisca fait des merveilles et nous régale. Ils ont 5 enfants dont 4 sont partis à Lima pour travailler ou finir leurs études, l’ainé lui, est revenu de Lima pour aider les parents qui commencent à être âgés. La vie est très difficile mais ils sont heureux et ont misé sur le tourisme. Pablo et Hermann construisent une vraie salle de bain (l’actuelle est extérieure en plein champ) avec WC intérieurs (ils sont au fond du jardin dans une cabane avec le gros avantage d’avoir la vue sur le lac). Ils font tout eux mêmes et pensent la terminer pour Noel ou peut être plus tard.....
A ce moment, une surprise nous attend, Francisca nous dit qu’une fête a lieu à la salle communale avec les touristes accueillis pour la nuit, leurs hôtes et des gens de la communauté. L’originalité réside dans le fait que les touristes sont habillés comme les locaux en habits traditionnels..... (voir la galerie).

Nous repartons en pleine nuit (8 heures) costumés et à la frontale sous un ciel à faire pâlir d’envie les férus d'astronomie... La fête bat son plein, un orchestre de musiciens joue de la musique andine. C’est joli et nous dansons comme nous pouvons entrainés par notre hôtesse très dynamique. Une soirée très sympa qui se termine tôt car ici tout le monde se lève avec le soleil ou à peu près....

Nous repartons plein d’admiration pour ces gens qui se battent pour garder leur paix et qui  ont su s’adapter au tourisme sans en subir les mauvais côtés, pour combien de temps ? En tout cas merci et bravo.

Nous repartons le matin après les embrassades, pour Taquile, l’île voisine à 1 heure de bateau, elle aussi a beaucoup de charme. les habits sont un peu différents, les hommes sont magnifiques. Les gens sont très accueillants et il n’y a pas de problème sur ces îles, il n’y a pas de police, et rares sont les portes qui ferment vraiment.

Jusqu’en 1930, c’était une prison politique comme Alcatraz, un de ces derniers détenus est devenu président de la république et a tout fait pour rendre l’île à ses habitants. Les Quechuas ont donc pu racheter les terrains aux anciens descendants des Espagnols qui avaient réquisitionné l’île en même temps que le reste du Pérou. 

Après le passage obligé à la coopérative artisanale (pour info ici ce sont les hommes qui tricotent, les femmes, brodent et préparent la laine) nous grimpons sur la montagne
pour admirer le point de vue et voir les ruines pré-incas magnifiques et pas encore restaurées, notre guide connait très bien l’île et nous sommes seuls sur le site. Majestueux et silencieux... sauf que les portes en pierre qui marquent l’entrée du site sacré sont à la taille des habitants de l’époque et pas à celle de Camille, qui se fracasse la tête contre.

Plus de peur que de mal, après le restaurant, nous regagnons le bateau par un escalier vertigineux, et retour à Puno en fin d’après midi, après une navigation de rêve.

Merci à tous ces Quechuas, qui nous ont appris une autre façon de vivre, en respectant la nature et en s’adaptant au monde moderne sans oublier leurs racines.
Demain la Bolivie mais ce sera une autre histoire.

Les photos arrivent le plus vite possible, soyez patients ! :) Elles seront disponibles sur http://gallery.me.com/denisfol/100282