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Notre voyage a commencé le 28 juillet 2011 et s'est terminé un an plus tard, le 28 juillet 2012.
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mardi 31 janvier 2012

Puskar - Inde

Namasté,

A la sortie d’Udaipur, les carrières de marbre s’étendent sur des kilomètres carrés, vert, rose, noir, rouge ou blanc, il y en a pour tous les goûts. Les maharajas avaient toute la matière première à profusion pour faire bâtir leurs palais. Dans la région on trouve aussi des mines importantes d’émeraude et d’autres pierres toutes autant précieuses.

Nous grimpons en altitude, le paysage change, les prés sont verts. Nous faisons une halte à Nagda pour admirer les temples de Sas-bahu joliment installés auprès d’un petit lac. Ce nom fait référence aux reines qui les ont fait édifier. Les deux temples du X° siècle, dédiés à Vishnou et finement décorés, ne sont pas restaurés et nous sommes surpris par la partie haute en brique rouge coiffant du marbre blanc.

Les carrières recommencent sur des kilomètres et des kilomètres, elles doivent fournir du travail à des centaines de milliers de personnes dans la région. La région est belle, beaucoup de cultures et au loin une coupole qui se détache sur l’horizon. Les femmes dans leurs saris, ont sur leur tête soit des jarres d’eau soit des fagots de bois. Elles restent belles et élégantes, malgré leur labeur quotidien.

André a lu ce matin un article dans «The times of India» sur le Dowry system. Derrière ce mot se cache le martyre de nombreuses belle-filles indiennes. Plus d’une femme par heure est soit brulée soit se suicide, suite à la pression exercée sur elle par sa belle famille, chez qui elle réside et où elle n’a aucun droit!(elle doit rester voilée en présence de son beau père, de ses beaux frères et ne jamais leur adresser la parole, sauf en cas d’urgence) Le but est d’extorquer de l’argent aux parents de la jeune fille qui payent pour que les conditions de vie de celle-ci s’améliorent ou, dans le cas du meurtre, pour récupérer la dote amenée par la jeune fille, l’or de ses bijoux et l’argent s’il en reste. Ce système fonctionne malheureusement encore beaucoup en campagne, le gouvernement a voté une loi l’interdisant en 1988, mais il traine les pieds à la faire appliquer et le nombre de femmes martyres est en augmentation ces dernières années. Le pouvoir de l’argent peut-être aussi. Nous avions lu un livre «Brulée vive» mais nous ne pensions pas que cette horeur soit autant répandu.

Après huit heures de route, nous arrivons à Pushkar, l’un des lieux les plus sacrés d’Inde. La mythologie raconte que son lac aurait été formé lorsqu’une fleur de lotus tomba dans la vallée des mains de Brahmâ, le créateur de la trinité hindoue. 400 temples et 52 ghâts surplombent le lac. L’eau aurait des pouvoirs curatifs pour la fertilité, la beauté et pour guérir la lèpre. C’est une ville très religieuse, strictement végétarienne et sans alcool. Le micro dispense dans toute la ville, des prières.

Nous allons sur les ghâts en fin de journée, de larges marches qui descendent jusqu’au lac, beaucoup sont gravées avec des remerciements en anglais ou en hindis. Les ghats sont sacrés et chaque escalier est dédié à un dieu différent (il y a beaucoup d’escalier), et le bain aura des vertus curatives différentes. Les ablutions ont lieu au lever du soleil, les pèlerins doivent s’immerger totalement. Nous sommes au coucher du soleil et l’ambiance est très sereine, beaucoup méditent face à l’astre qui descend sur l’horizon. Nous contournons le lac pour rejoindre le temple de Brahma, quasiment unique temple dédié à ce dieu en Inde. Nous devons laisser en consigne chaussures, appareils photo et sacs. De nombreux fidèles nous accompagne pour déposer leurs offrandes à la statue à 4 têtes.
Le temple est du X° siècle, les colonnes sont bleues et le toit rouge, des couleurs inédites pour nous, la statue est noire, il y a une grande ferveur dans ce temple, la cloche sonne souvent et les pèlerins repartent à reculons pour ne pas offenser Brahma.

La ville est piétonne, assez propre et toute petite. Il est très agréable de la traverser pour retrouver notre hôtel. A côté, un immense Hanuman animé (le dieu singe) nous attire à côté dune immense entrée colorée.  On nous invite à rentrer...sans chaussures, une immense tente est dressée, avec sur une estrade 5 sages qui se relaient au micro en psalmodiant, un est un sadduh, sorte d’ermite, qui pendant 6 mois de ‘année fait partager son expérience aux fidèles. A côté des stands sont dressés, et nous faisons le tour sans problème, nous pouvons même prendre des photos, les hindous font preuve d’une ouverture dont les musulmans devraient s’inspirer. Les haut-parleurs guideront nos rêves dans la nuit et nous réveilleront assez tôt, nous sommes dans une ville sainte, alors.....

Demain, route pour Jaipur, la ville rose, mais cela sera une autre histoire.

Tata

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lundi 30 janvier 2012

Udaipur - Inde

Namasté,
Udaipur est réputée pour être la plus belle ville du Rajasthan, c’est dans tous les cas la plus propre. Le site est magnifique avec ses trois lacs, les collines qui entourent la ville et ses multiples palais, tout cela contribue à lui donner le titre de la ville indienne la plus romantique !
Le City Palace, est le palais le plus grand du Rajasthan, 500 m. de long. et ses murs impressionnants, dans la première partie un hôtel 4* est installé. Le maharana, nom local du maharaja, habite encore ici avec son épouse, et est âgé de 67 ans. Il a un fils qui étudie en Australie le management hôtelier, et deux filles.
Avant l’Indépendance, un maharaja a eu 216 femmes ! Ce palais est dédié au roi soleil, on retrouve sa tête en forme de soleil à l’extérieur et  à l’intérieur des murs, arborant une magnifique moustache. Une succession de richesses : marbre blanc, sculptures, peintures à la feuille d’or, faïences chinoises et hollandaises, murs et bas reliefs peints, verres colorés, portes en ivoire .... rien n’était trop beau pour célébrer la grandeur du maharaja. Encore aujourd’hui, il possède une collection de voitures impressionnantes, de multiples palais, une chaîne d’hôtels de luxe, etc etc....
Son ancêtre, avec ingéniosité, a combattu les mogols. Ils l’attaquaient sur des éléphants et tuaient les chevaux du maharaja. Il a imaginé alors équiper ses chevaux d’une fausse trompe et d’oreilles d’éléphants. Ainsi les pachydermes ennemis pensaient que c’était des bébés éléphants, et ne leur faisaient aucun mal ! On retrouve cet exploit sur les peintures miniatures.
A chaque nouveau couronnement, 100 000 pièces d’argent étaient versées dans un grand bassin en marbre, d’où le nouveau maharaja prélevait un quart qu’il jetait depuis un balcon à la foule en liesse. Les trois autres quarts étaient distribués aux nécessiteux. C’est en 1930 qu’à eu lieu pour la dernière fois cette coutume. Depuis les cours des métaux ont changé la générosité du maharaja.
Des scènes d’Octopussy James Bond ont été tournées ici.
Un bureau était réservé au courrier par air mail (et non pas e-mail) où les cages des pigeons étaient stockées près de la fenêtre. La chambre nuptiale toute de miroir décorée, nous fait sourire ! Nous visitons les appartements des femmes où la décoration est beaucoup plus simple, les murs sont peints seulement. La femme du précédent maharaja a vécu ici jusqu’à son décès en 1973.
Une salle est dédiée aux miniatures, une spécialité d’Udaipur. Les détails sont faits aux pinceaux très fins et ne peuvent être appréciés qu’à l’aide d’une loupe, les ramages de fleurs, les voiles des femmes, les moustaches des hommes... Nous visitons une école actuelle de cet art, où les artistes ne peuvent travailler que peu de temps de suite, la concentration est trop intense, certains peignent avec une loupe.
Une promenade en bateau sur le lac Pichhola nous permet de voir des femmes et des hommes se lavant, à même les ghats (escaliers), et laver leur linge dans l’eau froide et douteuse des bords du lac. Nous longeons l’hôtel 4* qui prend toute une île, éclatant de blancheur, et débarquons sur l’île des plaisirs, un autre hôtel où des éléphants, de nouveau en marbre, nous accueillent la trompe levée. Quel contraste en quelques minutes, cela représente bien ce pays !
La fin de l’après-midi se passe dans le jardin des demoiselles d’honneur. C’est avant tout un jardin botanique avec des fontaines, des bassins de lotus qui étaient alimentés par un lac situé au dessus et ainsi assurait la pression nécessaire pour les jets d’eau.
Une visite à un temple hindou et un coucher de soleil sur les ghats clôt notre journée bien remplie.
Demain, nous partons pour Pushkar, mais cela sera une autre histoire.

Tata

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dimanche 29 janvier 2012

Temple d’Adinatha - Inde

Namasté,
Nous quittons Jodhpur pour Udaipur. Après 4 h 30 de route à peine carrossable, nous arrivons devant le temple d’Adinatha, un temple jaïn. La façade extérieure hérissée de tours nous donne une idée de ce qui nous attend !
Nous nous déchaussons et cachons nos ceintures en cuir, non tolérées car issues d’animaux. Construit de 1433 à 1496, 2 500 personnes travaillaient sur ce chantier gigantesque. Le choix du site a été stratégique, car les temples en ville ont tous été détruits par les musulmans. Dans cette contrée perdue, les jaïns se sont sentis en sécurité. Le temple  été financé par le premier ministre de l’époque, un jaÏn, le peuple jaïn a toujours été très riche et occupé des postes très puissants.
La moindre surface est recouverte par une profusion de sculptures : 4 800 pieds2, soit 480 m2 de marbre blanc de la région. Une véritable forêt de 1 444 piliers entièrement sculptés du sol au plafond et tous différents. 24 dômes qui s’affinent du premier au vingt quatrième, et qui sont tous dédiés aux 24 prophètes. 84 chapelles ont été érigées tout autour. Quel raffinement, motifs floraux, animaux, musiciens, danseuses, astres.... De superbes éléphants en marbre aussi, se trouvent aux quatre points cardinaux, 3 avec la mère d’Adinatha, le quatrième avec la statue du premier ministre bienfaiteur du temple.
Les jaïns considéraient cinq éléments, nos quatre éléments, l’air, le feu, la terre, l’eau, et un de plus, le ciel. Un des piliers centraux est volontairement penché, afin de démontrer que nul n’est parfait, sauf Dieu ! Des prêtres nous accueillent et de nombreux pèlerins prient, vêtus seulement d’un drap blanc sans aucune couture. Une séance de méditation commence à côté d’une chapelle.

Après le repas, la route monte rapidement dans la chaîne des Arawallis, que nous devons franchir pour rejoindre Udaipur. Le chemin est très étroit et le temps passe plus vite que les kilomètres. Sur les murets, de nombreux macaques nous regardent passer, dans ce parc national on trouve également des léopards, des panthères et des sangliers ... Le tigre a été exterminé par les maharajas et les chasseurs anglais.

En traversant un petit village, des hommes arborent de magnifiques turban de couleur fuchsia, rose, orange, jaune ou blanc. C’est long de cinq mètres, ça rend beau, et c’est pratique pour pouvoir tirer de l’eau du puits avec un seau.  Les femmes par contre, ont une énorme créole en or à la narine. Notre guide s’étonne que nous ne portions aucun bijou. Une très jeune fille toute de bleu vêtue, guide deux boeufs autour d’une noria pour remonter de l’eau depuis le puits. Les femmes portent sur leur tête des jarres d’eau et des fagots de bois, elles sont tout le temps à la recherche de la moindre branche pour leur feu.
Les murs d’un village sont peints sur fond jaune, de tableaux récapitulant le travail effectué pour compenser l’argent versé par le gouvernement. Ces aides permettent aux villageois de rester à la campagne et ce système freine l’exode rural. Sur ce tableau, en plus des noms des personnes, apparaît leur caste. Etonnés nous en parlons avec notre guide, il nous précise qu’elle figure aussi sur la carte d’identité de chaque indien malgré la loi qui interdit ces mêmes castes depuis très longtemps.......

Nous arrivons à Udaipur, la ville blanche aux cinq lacs, avec un jet d’eau, qui nous en rappelle un autre. Demain visite de la ville, mais comme vous le savez cela sera une autre histoire.

Tata,

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samedi 28 janvier 2012

Jodhpur - Inde

Namasté,

Vendredi, nous quittons Jaisalmer, pour six heures de route. A notre arrivée à Mandore, nous nous installons dans une guest house qui développe des projets d’aide aux communautés locales. Nous partons en 4x4 visiter un village Bishnois. lls suivent vingt-neuf principes, sont végétariens et respectent les grands arbres. Ils sont connus pour avoir défendu des arbres qui étaient menacés par la construction d’un palais, et 350 d’entre eux ont été décapités. Le village est composé de petites cours privées, très propres, faites en bouse de vache séchée, avec deux ou trois huttes à toit en paille. Une femme âgée de 74 ans nous reçoit, accroupie devant sa cuisine, préparée à l’extérieur. Elle veut connaître nos prénoms, nos âges, et aimerait garder Camille pour la marier ! Sa belle-fille, 16 ans, nous regarde amusée, sans rien dire, derrière son voile. D’autres plus loin, plus loquaces, se laissent prendre en photo. Elles sont mariées dès l’âge de sept ans avec des garçons de dix ans, mais iront vivre dans la belle famille à quinze et dix huit ans ! Nous rendons visite à des potiers, et rentrons fourbus de notre safari rurbain, car avant d’arriver en campagne, nous avons traversé toute la ville dans le flux incessant de tous les véhicules de la fin d’après-midi.

Samedi, nous commençons notre visite par le lac Jaswant Thado, où hérons, cormorans, canards et cygnes se débarbouillent dans ce lac naturel alimenté par les pluies de la mousson. Le mausolée des maharajas est tout en marbre blanc de 42 cm d’épaisseur, certains blocs sont translucides pour laisser passer la lumière, les boiseries des fenêtres sont vertes sculptées de fleurs.

Nous sommes sous les murailles de Jodhpur, nommée la ville du soleil pour la chaleur, ou la ville bleue pour la couleur indigo des murs de la ville basse. 1.5 millions d’habitants, 2° plus grande ville du Rajasthan. La ville est protégée par un mur d’enceinte de dix kilomètres de long. Sa forteresse est impressionnante avec des murs fortifiés de 124 m. de haut et sept portes d’entrée. Elle a été prise qu’une fois par les mongols. La construction a débuté en 1459 et dura quatre siècles, de nos jours encore de multiples restaurations continuent.
A l’entrée, une citerne d’eau alimentait la ville à l’aide d’une roue fixée tout en haut des remparts et mue par des taureaux. Nous montons au quinzième étage à l’aide d’un ascenseur et entrons dans la cour de couronnement avec son trône en marbre blanc. Il a été utilisé la dernière fois en 19XX pour l’actuel maharaja, qui a été couronné à l’âge de quatre ans.  275 motifs différents de moucharabiehs protégeaient les femmes. Le site est superbe, choisi pour des tournages de films indiens ou des cérémonies prestigieuses privées.
Puis des selles d’éléphants toutes aussi belles, utilisées pour la parade, la chasse, mais aussi pour le... polo ! Les palanquins portés par huit, douze ou vingt quatre hommes sont en bois et en argent et pèsent à vide, 150 ou 200 kg. Pour les femmes, d’astucieux rideaux avec des moucharabiehs cousus. Le petit prince avait le sien, entièrement sculpté de paons. La chaise à porteur de la grand-mère du maharaja actuel l’utilisait pour regarder le polo derrière des vitres sans tain. Un fumeur de narghilé exhibe une barbe blanche taillée comme une crinière de lion. Dans une vitrine, nous contemplons des petits paravents portés par les mariés afin de ne pas se voir. Seul les prêtres après la cérémonie, les enlevaient et là...surprise !
Des armes toutes aussi belles et horribles, un canon, cadeau chinois, avec bouche en tête de cochon et queue de crocodile. Des miniatures sur papier du 18 et 19°, sur les divinités et la vie du prince.
Puis la pièce de danse, avec son plafond en bois doré à la feuille d’or, des peintures, des tapis, des boules dorées pour refléter la lumière, et surtout ses dimensions «royales». Un maharaja s’est marié avec 29 femmes sur une période de neuf ans, soit 3 fois par an.
Une longue enfilade de berceaux royaux tout aussi dorés et sculptés, la salle d’audience privée où chaque reine, quoique dissimulée derrière une porte, donnait son avis par l’intermédiaire d’eunuques.
Nous redescendons jusqu’à la ville basse, où voitures, bus, rickchaws, motos, vélos, vaches, charrettes, piétons... font un tintamarre d’enfer. Le sol est jonché d’immondices, un rat nous passe entre les jambes à deux reprises. Le marché se déroule sur plusieurs routes à partir de la Clock Tower, érigée par les anglais. Tissus, fruits et légumes, cuisine, épices, ferronnerie, vannerie à même le sol. On essaye d’apercevoir des maisons bleues, mais elles sont repeintes en jaune «en moderne».

Demain, route pour Udaipur «la ville blanche», mais comme vous le savez, cela sera une autre histoire.

Tata

Aujourd’hui, six mois de périple bouclés et six mois d’aventures à venir.

jeudi 26 janvier 2012

Jaisalmer - Inde

Nous quittons Bikaner, et sur la route nous visitons le fort Balaharh à Pokaran (16° siècle)  aux remparts de grès rouge.
Une antilope cervicapre, tant appréciée des peintres pour sa beauté et sa finesse, nous fait l’honneur de poser pour nous, au bord du talus. Une dizaine de gros vautours s’envolent alors que nous venons les photographier, ils sont magnifiques. Un peu plus loin, un tas de chaussures noires usées ont été jetées à même le bord !! Des cénotaphes (petits pavillons à baldaquin en forme de dôme soutenu par 4 ou 8 piliers) se dessinent à l’horizon et identifient le lieu de crémation des princes rajputes (caste des guerriers).

Depuis la route monotone apparaissent enfin les remparts imposants de Jaisalmer (80 000 habitants - 242 m. d’altitude - à 150 km de la frontière du Pakistan). Sa couleur ocre ne la distingue pas du paysage. La ville est animée et pour cette fin d’après-midi, nous regardons le soleil se coucher depuis la terrasse de notre hôtel.
                      
Le lendemain, avec notre guide, nous partons tous les six, voir le lac sacré Gadi Sagar. Ce n’était qu’une retenue d’eau au 14° siècle avant que le canal Indira Gandhi fournisse l’eau nécessaire à la ville au 20° siècle. On l’appelle sacré, car à côté se trouve le crématorium. Après la cérémonie, la famille doit se plonger entièrement dans l’eau, pour éviter d’emmener des cendres à la maison. L’eau et les abords sont sales et de gros poissons-chats, de plus d’un mètre de long, viennent manger le pain que les hindous leur apportent. Pour améliorer leur karma, ils nourrissent la vache, le chien, l’oiseau et le poisson !

Puis nous rentrons dans la forteresse ( 5 km de remparts extérieurs ) par de multiples portes festonnées. En représailles d’une attaque de sa caravane, le sultan assiège la ville. Refusant de se rendre, les guerriers se lancent dans une attaque suicidaire, pendant que 24 000 femmes et enfants préfèrent la mort à la défaite et se jettent dans un bûcher. Cette catastrophe a eu lieu deux fois en dix ans !

La ville haute se visite à pied, mais les redoutables et bruyants rickshaws et motos nous font peur. 99 tours dans une double muraille crénelée de plus de dix mètres de haut, des murs ciselés comme de la dentelle, des balcons couverts de toit bengali (demi-lune), les havelis (demeures familiales) superbement sculptées, des fenêtres ornementées, des paons et des éléphants sculptés, des plafonds en miroirs, des parasols sculptés ... tout est superbe en levant la tête, et tout est malheureusement très sale en baissant les yeux ! Les remparts sont menacés par l’écoulement des eaux des 4000 habitants permanents et surtout des 70 hôtels et restaurants installés intra muros. Même l’Unesco a du mal à mettre en place un plan de sauvegarde se heurtant à de nombreuses oppositions : financières et liées aux castes si présentes ici, malgré une loi du Mahatma Gandhi les interdisant.

Déchaussés, nous rentrons dans les temples Jaïns (12° et 15° siècle). Cette religion (1% de la population) se différencie de l’hindouisme ( Ils vénèrent 33 millions de divinités ) par aucun dieu mais vingt quatre prophètes qui sont représentés assis en méditation, une fleur de lotus sculptée sur le torse et les yeux ouverts. Un signe distinctif permet de les reconnaître, le premier avec un taureau, le huitième avec la maison lune, par exemple. Les moines portent un masque sur la bouche pour éviter d’avaler un insecte et mangent seulement le jour afin de n’avaler aucun moustique. Effectivement, ils ont un régime draconien de végétarien, ne mangeant que les légumes qui poussent au dessus de la terre, de peur de tuer des vers de terre. Ils restent six mois à l’intérieur, et parcourent pendant les autres six mois, à pied uniquement, le chemin qui relie les vingt quatre villes où sont édifiés les vingt quatre temples principaux. Ils s’opposent aux castes et les femmes sont acceptées. Ils se différencient en deux sectes : les digambara, qui vivent nus et plutôt dans le sud et les svetambara, vêtus de blanc, les plus nombreux et vivant surtout au Rajasthan. Des prêtres drapés en safran et masque sur la bouche, nous reçoivent dans une cour intérieure entièrement sculptée coiffée d’une coupole avec une fleur de lotus en son centre.  Les murs sont épais et nous protègent du bruit de la ville, le parfum de l’encens et l’atmosphère paisible nous permet d’apprécier la qualité des sculptures.
 Nous redescendons en rickshaws, nous ne sommes que trois par véhicule alors que nous en avons croisé avec environ 12 personnes à l’intérieur (si l’on peut dire)...Nous arrivons dans la vile basse, riche en havelis, les marchands, souvent des Jaïns, n’avaient pas le droit de s’installer dans la ville haute. Au XIX è siècle, devenus très riches avec la route de la soie, ils se sont fait construire des havelis somptueux dépassant en magnificence le palais du Maharaja, celui ci a alors décidé de se faire construire lui aussi un palais incroyable dans la ville basse. Nous déambulons dans la ville passant d’une façade à l’autre, toutes aussi belles les unes que les autres. Le palais du Maharadja abrite un musée avec des photos où les ministres arborent des moustaches incroyables.

Après une courte pause, nous allons voir le coucher du soleil, nous arrivons dans un lieu de sépulture avec des cenotaphes de la caste des guerriers. Mais une musique nous attire, en contournant le terre-plein nous voyons un cortège en bas de la colline. Nous la descendons et rejoignons un mariage, les femmes sont superbes dans leurs saris multicolores, les hommes sont en train de distribuer leurs cadeaux auprès de la mère du marié. C’est le premier jour du mariage, qui va durer 4 à 5 jours, et la mariée est encore chez ses parents, elle n’arrivera que dans 2 jours. Le frère du marié nous demande de faire des photos car le photographe officiel n’est pas encore arrivé... Deux tentes sont dressées de part et d’autre de la maison, une pour les hommes et l’autre pour les femmes.
Le marié regarde tout cela, en jean et blouson, alors que tous les invités ont sorti leurs beaux habits, les enfants comme partout sont accros des photos.

Nous les quittons à regret et arrivons juste pour la fin du coucher de soleil... superbe
Demain, route pour Jodhpur, mais comme vous le savez, cela sera une autre histoire

tata (aurevoir)

P.S. : nous avons des problèmes pour trouver des bonnes connexions, merci de votre patience. 

mardi 24 janvier 2012

Bikaner - Inde


Namasté,

Nous quittons Mandawa. La route est beaucoup plus confortable, tant mieux pour nos dos ! En chemin, nous découvrons les villages où les femmes sont rares, car confinées dans leur maison, et la campagne avec des maisons en paille, des fabriques de briques, des cultures. Toujours un mélange de religions, avec maintenant une forte majorité de musulmans.
Nous arrivons à Bikaner, à la limite du désert de Thar, fondée en 1488 et entourée de muraille crénelée. 700 000 habitants. 4° ville du Rajasthan.
Nous visitons l’impressionnant fort Junagarh, embelli par différents maharajas sous différentes époques. Nous traversons plusieurs cours, toutes aussi belles les unes que les autres, destinées aux fêtes et aux danses. Derrière les moucharabiehs, quelques trois cents femmes, dans le harem, regardaient la vie qui leur était interdite. Trône de 300 kg d’argent entre des colonnes en marbre, plafond en bois de teck sculpté, peintures à la feuille d’or... magnificence. En été, la température pouvait atteindre 46°, et un immense éventail accroché au plafond, était manoeuvré par deux personnes. Plus loin, une porte en argent de 65 kg, avec de délicats motifs de fleurs.
Nous passons une cour réalisée en marbre de Carrare et en stuc blanc de la douceur d’un tissu. Les portes en bois sont peintes de motifs de fleurs et de vases, avec des détails peints aux doigts. La salle est recouverte de nuages et d’éclairs et le bas des murs d’un rideau de pluie. Dans cette ville du désert, la pluie était vénérée, par la déesse Indra, représentée par un éléphant à 7 trompes.  Un brumisateur équipé d’un petit réservoir d’eau parfumée, pulvérisait des gouttelettes d’eau, qu’un éventail projetait dans la pièce. Le maharaja pouvait expliquer à ses enfants, par ce savant mécanisme, ce qu’était la pluie !
La salle du couronnement est peinte en rouge et de 80 kg de feuilles d’or, ornée de miroirs et de verres colorés. Les portes sont en noyer sculpté et ornées en leur centre de miniatures peintes avec un seul poil d’écureuil, représentant des scènes entourées de nuages et d’éléphants. Un gigantesque tapis persan rouge et des colonnes en stuc peintes de brassées de fleurs et de fruits.
Dans d’autres pièces, nous remarquons des faïences chinoises et hollandaises, des tapis de fakir composées d’épées, de scies ou de clous, d’énormes coffres sculptés, de superbes cithares avec à leurs extrémités des paons. Les jardins à la française sont arrosés par le Canal. Un arbrisseau de basilic trône au milieu d’une cour avec une grande pancarte «Ne pas toucher». Le basilic n’est pas utilisé pour la cuisine même s’il est planté devant chaque maison. Seul le prêtre a le droit de le toucher. Une imposante balancelle pour les princesses, avec sur ses deux montants, 60 poupées sculptées qui se balancent en même temps. Nous arrivons à la chambre du maharaja, murs de glace, lit et porte en ivoire. A l’époque glorieuse, 1 400 personnes travaillaient dans le palais.

Puis nous rentrons dans le Palais Lallgarh construit de 1902 à 1925, tout en pierre rose de Bikamer. Un hôtel de standing est installé dans la première partie. Le dernier maharaja, 24° de son nom, est mort en 2003, sans descendant. Seules sa mère et sa femme vivent ici.  Dans l’immense cour dédiée aux jardins, bougainvillées, bassins et marbre de Carrare. A l’extérieur, un imposant bâtiment est consacré aux mariages, cérémonies, naissances.

Le dieu Ganesh, représenté par un éléphant dodu, est sur toutes les portes, afin d’apporter chance et prospérité. Tous les mercredis on le fête, en lui apportant des sucreries qu’il aime.

Dans le centre ville, nous remarquons les intouchables, les dalits, ces femmes toutes en saris et voilées, qui balaient les rues, travaillent dans les chantiers ou dans la construction, montant sur leur tête, le ciment ou des briques. Dès l’école, les enfants intouchables sont séparés des autres et pendant toute leur vie, seront exclus et rejetés.

Si sur les peintures, beaucoup d’éléphants sont dessinés, mais nous n’en voyons aucun. Le dromadaire l’a définitivement remplacé. Il peut ne pas boire pendant sept jours, mais s’abreuver en 10 mm, buvant 100 litres.

Chez les hindous, la femme veuve était rejetée et portait malheur. Très souvent elle montait sur le bûcher du cadavre de son mari, afin de le rejoindre au paradis. Cette pratique, appelée sati, est interdite depuis 1829. Mais la dernière officielle s’est brûlée en 1987 ! Même âgée d’une vingtaine d’années, la veuve n’a plus le droit de porter des couleurs, des bijoux, de participer à des fêtes, de regarder un nouveau né. Elle porte malheur et ne doit pas fréquenter les femmes mariées. Elle reste enfermée chez elle, seule, attendant la mort.

Puis nous rendons visite à un artiste de miniatures. Ces pinceaux sont en poil d'écureuils et il n’utilise que des pigments naturels (craie, ocre, indigo, or, suie ... ). Sur l’ongle de Viviane, il dessine une colline avec des maisons, des arbres, des oiseaux et cinq femmes de dos, et son prénom.

La fin de journée, est consacrée à une balade en dromadaire afin d’admirer le coucher de soleil sur le désert de Thar.

Demain, nous partons pour Jaisalmer, la Cité Dorée, perdu au milieu du désert, réputée pour son atmosphère traditionnelle et authentique, mais comme vous le savez, cela sera une autre histoire.

Tata

lundi 23 janvier 2012

Mandawa - Inde

Namasté

La nuit n’est pas très chaude, les hôtels ne sont pas chauffés dans le Nord de l’Inde, et la température tombe  pendant la nuit largement en dessous de 10°. Nous ne nous plaignons pas, hier soir nous avons vu des centaines de personnes  qui couchent un peu partout dans la ville sous une simple toile de bâche ou à même les trottoirs.  Nous mettons un peu de temps pour quitter Delhi et ses 20 millions d’habitants, et les embouteillages bruyants qui vont avec.

Nous prenons la direction de Mandawa, première étape de notre tour au Rajasthan, sur l’ancienne route de la soie. Nous roulons plutôt bien au regard du nombre de véhicules de toute origine, mécanique ou animale, qui l’empruntent. Un nouveau moyen de locomotion apparaît très vite: le dromadaire, qui attelé à une charrette remplace ici le cheval.

Les champs sont assez vert, le colza ajoute une couleur jaune au paysage.
Beaucoup de petites fabriques de briques utilisent la terre rouge, il y a partout beaucoup de constructions. Les nouveaux besoins sont nombreux dans ce pays gigantesque à la démographie galopante. Chaque année, la population de l’Inde augmente d’une vingtaine de millions d’habitants (soit environ la population totale de l’Australie...), dans le même temps l’espérance de vie, même si elle reste faible a énormément progressé. Le principal  point noir réside dans la malnutrition des enfants (40%) et dans le taux de mortalité infantile qui reste un des plus élevés du monde.

Après une courte pause, nous quittons la région d’Haryana et entrons dans le Rajasthan. Ce matin, notre chauffeur pour 2 semaines, nous avait promis une «bad road», il tint largement promesse. Le bitume disparait parfois pour réapparaitre avec une seule voie presque carrossable, le problème est que beaucoup de camions arrivent en face, ne s’écartant qu’au dernier moment, comme pour une joute moderne, nos nerfs n’apprécient pas toujours.

Les villages se succèdent avec toujours autant de couleurs, de bruits, d’étals désordonnés. Il y a de plus en plus de femmes voilées entièrement, les musulmans sont plus influents dans cette région, leurs saris ne sont pas noirs mais de couleur,  rouges majoritairement . Nous avalons;.. les 320 kms en 7 heures...Nous sommes très contents d’arriver, la dernière portion a été particulièrement....agitée.

L’hôtel n’est autre que le château du Maharaja, majestueux, les fresques qui ornent toute la ville décorent les salles communes, avec des dominantes de bleu et blanc. Il a été construit à la moitié du XVIIIè siècle au temps où les caravanes faisaient la richesse du Rajasthan. De nombreux riches commerçants étaient établis dans toutes les villes situées sur cette route, les hawelis à Mandawa. Au XIXème, les nouvelles routes maritimes concurrencent les caravanes et les familles Hawelis vont s’installer dans les ports de Bombay, Goa ou Calcutta. Pour montrer leurs richesses et leurs réussites, ils se font construire tout autour du palais des maisons appelées Hawelis, très richement décorées.
Les artistes locaux «sitras» ont peint sur ces maisons palais -96 en tout- des scènes religieuses, historiques mais aussi de la vie du XIXè siècle. On peut voir, en plus de Bouddha, Gannesch, des scènes de mariage, de nombreux paons, oiseau symbole de l’Inde, des soldats anglais avec le casque colonial jusqu’au train naissant qui allait bouleverser ce monde. Les hawelis rivalisaient de beauté pour montrer au plus grand monde la richesse et la puissance de leurs propriétaires. Les portes de palissandre et de cuivre sont particulièrement belles.

Le train va concurrencer les caravanes en Inde et très vite la ville va commencer son déclin, de 50 000 habitants en 1880, elle n’en compte plus que 20 000 aujourd’hui, à 50 % musulmans.

La plupart des Hawelis, petits palais de l’époque sont soit abandonnés soit habités par de nombreuses familles , très peu sont restaurés partiellement. Nous imaginons la beauté des lieux quand tout était peint et décoré.L’humidité de la mousson très forte pendant 4 mois, noircit les murs et détruit les peintures sur les murs. Il faudrait beaucoup d’énergie et d’argent pour restaurer tous ces chefs d’oeuvre en grand péril.

Demain direction Bikaner, mais comme vous le savez ce sera une autre histoire..


Tata

dimanche 22 janvier 2012

New Dehli - Inde

Namasté,

New-Dehli nous reçoit sous la brune à l’arrivée de l’aéroport. Un petit city tour nous fait découvrir une toute petite partie de cette capitale . Elle compte près de 20 millions habitants, ce qui en fait la deuxième agglomération du pays après Mumbai.

Nous voulions visiter le Lotus Temple, temple de la religion bahaïste (religion monothéiste indépendante dont le but est d’unir l’humanité dans sa diversité) mais l’immense file d’attente, en ce dimanche, nous a fait rebrousser chemin. C'est l'architecte iranien Fariborz Sahba qui l'a construit en 1953, en forme de fleur de lotus, symbole de pureté. Deux fleurs de lotus, l'une fermée l'autre ouverte, conçu comme une fleur à peine entrouverte et comprenant 27 pétales recouverts de marbre. L'intérieur est presque vide et peut contenir 1 300 personnes. Aucun rituel religieux ne peut y être accompli, seul la méditation silencieuse personnelle. Sous les pétales extérieurs se trouvent une bibliothèque et des salles d'exposition. Autour du bâtiment, neuf pièces d'eau créent de nouveau un lotus. Ce bâtiment prestigieux reçoit en moyenne quatre millions de visiteurs par an.
Nous longeons l’aéroport, avec ses 2 000 km de route pour 100 km2, Delhi a une des densités de route les plus élevées de l’Inde. Les rickshaws, appelés Tuk Tuk, automobiles, sont l’un des moyens les plus populaires. Ils sont jaunes et verts et fonctionnent au gaz pour respecter l’environnement. Car le problème de pollution est épineux. Avec un taux de croissance élevé de la population et un développement économique important, cela a entrainé une demande toujours croissante de transport. La Mairie a ordonné que tous les véhicules de transport en commun utilisent le gaz naturel comme carburant.

L’Inde est le deuxième pays le plus peuplé du monde après la Chine. C’est un immense pays de 3 000 000 km2, soit 6 fois la France. La croissance de l'Inde dépassera la Chine à l'horizon 2010-2015, pronostiquent des financiers.
Les deux langues officielles sont le hindi et l’anglais, mais vingt trois langues y sont pratiquées, à tel point qu’entre eux ils parlent anglais, s’ils sont de régions différentes. 

Quelle joie de retrouver Cathy la soeur de Denis et André son mari, nous passerons deux semaines ensemble à travers le Rajasthan, mais comme vous le savez cela sera une autre histoire.

Tata


samedi 21 janvier 2012

Ajanta et Ellora - Inde

Namasté,

Vendredi, réveil à 3h45, pour le vol Mumbai-Aurangabad à 6h35. L’aéroport est lui aussi, malgré l’heure matinale, déjà bondé, les multiples vérifications de nos bagages et les files d’attente sont épouvantables. Le vol dure une heure et nous pouvons voir de multiples cultures. Nous arrivons à Aurangabad, à 556 m. d’altitude, 1 million d’habitants, 30 % de musulman. Une ville comme nous l’avons vu, dédiée à la culture, mais aussi à l’industrie et à différentes universités.
A peine arrivés, nous montons dans un petit car pour cent kilomètres sur une route difficile, au point de vue du confort et du monde. Nous n’arrivons pas à nous endormir au vu des klaxons et des virages.
Et nous voilà à Ajanta, pour visiter le site. Notre guide, Inder, très attentionné et très intéressant, nous emmène sur ce site majestueux en arc de cercle, composé de grottes bouddhistes des II° et I° siècle avant J.C. Elles sont toutes ornées de sculptures façonnées dans la masse, creusées par évacuation, par de simples ciseaux et pelles. Quel chef d’oeuvre ! Une succession de temples, monastères et chapelles excavés. Les sculptures sont étonnantes de beauté et de sensualité. La pierre à l’aspect de la peau et du voile des femmes. Les peintures qui subsistent dans plusieurs grottes sont prodigieuses et montrent une civilisation très riche et très avancée. L’art a atteint une grande précision dans la finesse des traits, la justesse des proportions et des perspectives, qui rivalise avec les grands maîtres Italiens de la renaissance plus de mille ans plus tard... Entièrement dédié à Bouddha, ce site abrite des temples et des grottes monastère avec des cellules pour les moines. 200 moines vivaient ici à l’époque.
Ce site a été abandonné au VI° siècle, puis la nature a repris ses droits. Ce n’est qu’en 1896, qu’un lord anglais le découvrit lors d’une chasse au tigre, son oeil attiré par une voute qui dépasse un peu de la forêt vierge. Le site est merveilleux mais dans un triste état, et les travaux de réhabilitation vont durer très longtemps (et dure encore...) Il a été classé au patrimoine mondiale de l'humanité de l'Unesco. Nous repartons très émus de ce site, impressionnés par la beauté et l’ambiance de ce lieu et en essayant d’imaginer sa beauté quand toutes les statues, fresques, colonnes et murs étaient peints !

Retour à Aurangabag par a même route que le matin, mais avec plus de monde, nous sommes fourbus et ravis en arrivant à l’hôtel, la journée a été très longue et la nuit est très appréciée..  



Samedi, réveil plus tardif, pour visiter les grottes d’Ellora à 30 km. Sur notre route nous pouvons admirer un ancien fort hindou, avec son minaret de 70 m. de haut. 3 rangées de fortifications protégeaient la ville, ancienne capitale. A son centre, la colline a été taillée pour recevoir un château et son palais. Le site était réputé imprenable mais malheureusement il a été abandonné par manque d’eau, Dehli lui étant préférée.

Nous arrivons sur le site d’Ellora, 100 grottes ont été découvertes !  34 grottes peuvent être visitées actuellement, dont 12 bouddhistes, 17 hindoues et 5 jaina. La coexistence de ces structures montre la tolérance religieuse dont l'Inde a toujours fait preuve  Elles sont plus jeunes qu’Ajanta, elles ont été construites entre le 6° et le 13° siècle après J.C. et beaucoup sont inachevées. Certaines ont été abimées par des fanatiques. C’est une succession de temples, monastères et chapelles excavés comme à Ajanta. Elles sont classées au patrimoine mondiale de l’Unesco. Elles ont été creusées par différentes communautés : jains, bouddhistes et hindoues. Nous n’arrivons pas à imaginer que ce travail titanesque a pu être imaginé devant une montagne de roche au départ. Les dimensions sont immenses.
La grotte bouddhiste la plus célèbre est la grotte Vishwakarma, plus connue sous le nom de « grotte du menuisier ». Ce surnom lui vient du fait que son entrée et ses plafonds ont été sculptés de façon à donner l'impression de poutres en bois. Au cœur de cette grotte se trouve une statue de Bouddha.
Le temple de Kailâsanâtha (725-755) est le joyau du site, un édifice en forme de temple, complètement excavé de la falaise. Sa taille est deux fois plus importante que celle du Parthénon d'Athènes (70 m. de long, 30 m. de haut et 33 m. de large).  C’est dans un seul bloc, dans la montagne, qu’ils ont taillé, sculpté ce chef d’oeuvre ! Il a fallu évacuer 200 000 tonnes de roche, calculer d’une manière plus que précise tous les détails de ce monument car il est entièrement monolithique, et la moindre erreur est fatale.
Il y a énormément de monde qui visite le temple et nous sommes surpris par le peu de touristes, 90 % des visiteurs sont des indiens et beaucoup d’écoles défilent devant nous dans un bruyant mais sympathique désordre. Les indiens ne voyagent pas encore beaucoup et pour la plupart, voir un blanc est un évènement. Nous nous apercevons vite que nous sommes la proie des appareils photos, on nous demande de poser avec eux ou simplement de nous laisser prendre en photo, les écoliers veulent nous toucher, un vieil homme spontanément nous explique en hindi les merveilles de ce temple, il est intarissable et nous ne comprenons pas un mot mais le courant passe....Tous nous sourient et essayent de nous parler ou de communiquer par signe, nous nous sentons vraiment bien au milieu de ces gens.

Nous sommes subjugués, comme hier, par la qualité des artistes et moines qui ont réalisé tous ces temples et la visite prévues pour 2 heures, dure en fait 5 heures....La qualité de notre guide et sa gentillesse contribuent à rendre cette visite inoubliable. Avec dignité, il nous précise que sa civilisation est très ancienne et perdure intacte encore aujourd’hui, ils vénèrent toujours les mêmes dieux, les mêmes livres saints, depuis plus de cinq mille ans. Alors que toutes les civilisations anciennes, comme les incas, l'Egypte, ou l’Iran, sont terminées depuis très longtemps.

Nous reprenons la route toujours dans un désordre incroyable. A l’arrière des véhicules, surtout des camions, on peut lire «Horn please» (klaxonner s’il-vous-plait) ! mais pas de cris, pas de vilains mots, il n’y a pas d’énervement.

Aurangabag est réputée pour ces ateliers de fabrication de soieries, et nous sommes émerveillés par la qualité des articles proposés par la coopérative locale, foulards, saris, couvre lits, tout est beau et de qualité. Nous sommes sous le charme. 

Demain matin, nous prenons un vol Aurangabad-Delhi, où nous aurons la joie de retrouver la soeur de Denis et son beau-frère, mais cela sera une autre histoire.....

Tata

jeudi 19 janvier 2012

Bombay - Inde

Namasté,

Il est 22 h, nous atterrissons à Bombay, en reculant de nouveau nos montres de 2 h 1/2, et la chaleur humide nous saisit dès la sortie de l’aéroport. Nous suivons notre chauffeur avec les valises dans la rue au milieu des bus, taxis, voitures , tuk tuks et autres piétons. Après l’extrême organisation de l’Australie et de Kuala Lumpur, le contraste est saisissant, pas de doute nous sommes dans un autre monde !
Nous roulons pendant une heure pour rejoindre l'hôtel et découvrons deux Indes différentes, d’un côté un pays en chantier permanent avec une évolution galopante et de l’autre les laissez pour compte qui dorment dans les bidonvilles par millions et dans la rue par milliers...
En arrivant à l'hôtel, surprise ! le lobby est transformé en boite de nuit ! mais les chambres sont calmes et nous dormons vite.
7H30, Prashant notre guide du jour, est le fils d’un acteur de Bollywood. Le cinéma indien est toujours une des passion principale du pays et Bollywood tourne toujours plus de film que Hollywood. Il nous dit aussi que le film «Slumdog Millionnaire» reflète malheureusement la réalité et s’apprête à nous le montrer en nous emmenant découvrir Mumbai.  Une mégalopole, qui s’étire sur 60 km de long et compte 18 millions d’habitants officiels et environ 30 millions avec tous les bidonvilles et autres «street people». Tous les jours, 400 familles et 300 voitures de plus ! Le sport principal à Mumbai est d’essayer de se rendre d’un point de la ville à un autre, et quelque soit le moyen de transport, ce sport est à risque....On a le choix entre 300 000 tuk-tuks, 75 000 taxis, 5 000  bus, 3 000 trains. Les véhicules se frôlent en permanence, bus, motos, tuk-tuks, vélos, piétons, charriots à bras, charrettes tirées par des chevaux ou des boeufs, vaches, chèvres, chiens et beaucoup d’autres choses. Le klaxon a définitivement remplacé le frein et les clignotants, les «pilotes» sont tous albinos, les feux sont donc verts en permanence...
Tout au long de la route, le spectacle est incroyable, la ville alterne les boutiques luxueuses, voire très luxueuses avec des bidonvilles grouillant de monde, les deux parfois séparés de seulement 100 m.. Partout, ce monde bigarré bouge, court, marche, accélère, double, dans une anarchie organisée où tous pourtant, gardent leur calme et leur fair play, héritage probable du passage des britanniques ou pratique généralisée du yoga ?
Nous arrivons en vie à l'embarcadère de L’île Elephanta  sans avoir vu aucun accrochage, les nombreux dieux locaux sont bienveillants.
En débarquant sur l’île, pas d’éléphants mais des singes agressifs et gourmands, prêts à arracher les bouteilles d’eau ou de coca aux touristes. Nous visitons les fameuses grottes creusées dans le basalte noir et dédiées au Dieu Shiva, VII° siècle. Les volumes sont impressionnants et les statues font plusieurs mètres de haut, plus ou moins en bon état. Elles racontent des évènements liés à la mythologie indienne. La plus émouvante est Sadashiva, représentant Shiva avec trois têtes, une de face pour la protection avec le fruit de Citrus, deux de profil, une pour la création avec la fleur de lotus et une autre pour la destruction avec le cobra. 
Nous revenons en traversant le golfe de Bombay, la ville moderne apparaît dans la brume. Nous longeons des immenses pétroliers en train de décharger leurs précieuses cargaisons aux terminaux de pipe line, reliés aux raffineries voisines.
Après le déjeuner où nos papilles s’exercent aux saveurs épicées de la cuisine locale, nous visitons la villa qui a abrité Gandhi de 1917 à 1934. Sa vie y est retracée par une succession de maquettes  avec des poupées, de sa naissance en 1869 à son assassinat en 1948, en passant pas tous les moments importants de sa riche vie. Des documents sont exposés comme une de ses lettres envoyée à Hitler en septembre 1939, lui demandant de sauver le monde de la catastrophe à venir. Tout cela est bien impressionnant et émouvant. Quelle vie et quel exemple pour tous !
En visitant la ville, nous avons la chance de passer à côté d’un mariage Hindou. Le marié arrive sur un cheval blanc accompagné par des tambours et ses amis et frères. Les femmes les précèdent au son d’un orchestre. Tout le monde danse, faisant valser leurs saris de fêtes, colorés, brillants et magnifiques, dans le respect de la tradition. La famille est très accueillante et invite Isabelle et les filles à danser.
Nous longeons la gare Victoria, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, magnifique bâtiment colonial, bondée en cette fin de journée. Des grappes humaines s’entassent dans les trains, certains sont appelées les «trains massage» car les passagers sont très serrés, et d’autres trains sont réservées aux femmes, les ladies special. 
La nuit tombe, les vaches sacrées rentrent, elles marchent tranquillement au milieu de la circulation titanesque, elles aussi brûlent les feux rouges.
A la sortie des marchés, de fleurs ou de poissons, on peut voir des porteurs avec leurs charges sur la tête, parfois des femmes.
Les écoliers rentrent dans leurs uniformes «anglais», tous ont droit à l’école publique entièrement gratuites, même ceux qui sont dans des bidonvilles. Mais dans la réalité, nous voyons des enfants déscolarisés aidant leur parent dans la misère de la rue.
Les piétons sont obligés de marcher sur la route car les trottoirs sont très encombrés, envahis par des marchands, différents gravats, déchets et autres poubelles, et aussi les sans abris. Nous découvrons, horrifiés , des formes humaines sous des chiffons, certaines ayant la taille d’un enfant ! Ils vivent, dorment, se lavent, mangent, lavent leurs guenilles, etc.. à même le trottoir immonde !


Nous repartons demain, pour Aurangabad, mais cela sera une autre histoire..........

Tata

mercredi 18 janvier 2012

Encore des photos !


 9 janvier "les 12 Apôtres" : http://crazyappfactory.com/worldwide/index.php/9-janvier
10 janvier "Kingston" : http://crazyappfactory.com/worldwide/index.php/10-janvier
11 janvier "Lake Alexandrina" : http://crazyappfactory.com/worldwide/index.php/11-janvier
12 janvier "Kangaroo Island" : http://crazyappfactory.com/worldwide/index.php/12-janvier
13 janvier "Cape Cassini" : http://crazyappfactory.com/worldwide/index.php/13-janvier
14 janvier "Cape Cassini": http://crazyappfactory.com/worldwide/index.php/14-janvier
15 janvier : http://crazyappfactory.com/worldwide/index.php/15-janvier

Kuala Lumpur - Malaisie

Hai,
Nous embarquons à Adélaïde, sur Malaysia Airlines, et tout de suite l’ambiance est différente. Les passagers sont asiatiques pour la plupart, seuls quelques «blancs», la musique aux sonorités japonisantes, les hôtesses habillées en robe satinée à fleurs et col mao, et le plateau repas aux parfums épicés. Nous survolons la ville, puis le centre de l’Australie, où la terre rouge succède aux immenses lacs salés. Puis la mer et l’Indonésie, où un volcan émerge des nuages.

Après 7h d’avion et 5 614 km, nous arrivons à Kuala Lumpur, première étape asiatique de notre périple. Nous décalons nos montres à - 2 h 1/2 et repassons dans l’hémisphère nord pour 200 km au dessus de l’équateur. L’aéroport est immense et très moderne, à la taille de cette ville, qui n’en finit pas de grandir.

Le long des 50 km qui nous séparent de la capitale, les banlieues en construction se succèdent aux autres, seules des grandes plantations de palmiers à huile interrompent de temps en temps l’urbanisation.
Les tours jumelles Pétronas dominent la ville et ont dominé le monde du haut de leurs 452 mètres (88 étages) jusqu’en 2004, elles ont été construites par l’architecte argentin Cesar Peli. De nuit elles rayonnent sur la ville, symbole de la puissance de la société du même nom (hydrocarbures).
A l’intérieur, on découvre entre autres, un immense centre commercial sur 5 étages vraiment incroyable avec des marques prestigieuses, Chanel, Prada, Piaget, Louis Vuitton ...un opéra, des bureaux, un hôtel, 78 ascenseurs dont 29 à grande vitesse par tour, il faut compter 90 secondes pour voyager du parking du sous-sol au plus haut étage. 9 000 personnes y travaillent, 1 500 visiteurs par jour. Six ans de travaux ont été nécessaires (1992-1998), 36 910 tonnes d’acier, 160 000 m2 de béton. Chaque tour de 300 tonnes, est supportée par 16 piliers, l’édifice pouvant théoriquement supporter la perte de trois. 32 000 fenêtres prennent deux mois pour être nettoyées.
Le skybridge, au 41° étage, à 170 m. de haut, fait 58,4 m. de long, Il a été rendu obligatoire pour permettre l’évacuation d’une tour vers l’autre en cas d’incendie. Il est composé d’un système complexe de rotules car le vent ne fait pas bouger les deux tours de manière identique. Nous pensons au film Haute Voltige, où Sean Connery et Catherine Zeta Jones les escaladent


Ne cherchez pas la vieille ville, elle n’existe pas, ici les plus vieux bâtiments ont tout juste un siècle et ont souvent été rasés pour faire place neuve.
C’est aussi la capitale d’un pays de 27 millions d’habitants à majorité musulmane. Dans la rue, toutes les origines et religions se côtoient : les musulmanes en foulard ou burqa..., les indiennes en sari, les asiatiques plus modernes, les européennes  (vous connaissez) et tout le monde semble cohabiter sans problème. Il faut dire que le nombre de policiers et de militaires est assez dissuasif.
La fatigue alliée au décalage horaire et la chaleur humide a raison de nous rapidement, pour profiter du confort de notre hôtel.

Le lendemain, visite du centre-ville mais l’orage quotidien vers 14 h, restreint nos projets. Nous reprenons la route de l’aéroport, notre vol pour Mumbai est à 20 h, 4 h 40 de vol, avec - 2 h de décalage.

L’Inde nous attend et nous l’attendons, mais cela sera une autre histoire.

Selamat Tinggal

lundi 16 janvier 2012

Adélaïde - Australie

Samedi 14, David notre logeur, nous emmène faire un tour de sa propriété. 360 hectares avec 2,20 km de front de mer, qui sont en fait des falaises en ardoises. Il nous demande de bien regarder où l’on met les pieds car les serpents sont très venimeux. En cas de piqure, nous n’aurons pas le temps de remonter à la maison, le blessé devra rester là, sans bouger pendant qu’un autre ira chercher les secours. Seul l'hélicoptère pourra peut-être le sauver ! La balade est rythmée, à 65 ans, c’est lui qui donne le ton ! Il nous montre des fourmilières de plus de deux mètres de large, et une autre où les fourmis sont énormes, peut-être 3 à 4 cm. C’était effrayant quand il tapait avec son bâton sur le sol, elles apparaissaient très vite et leur grosseur nous faisait peur. David a du attendre une semaine pour se remettre d’une de leurs piqures. Puis les termitières, le chemin très escarpé que prennent les little pinguins avec quelques nids non habités pour l’instant, et des traces d’échidnés fouillant dans la terre. Un couple d’aigle nous accompagne jusqu’à la mer, le sentier est très raide, nous devons faire attention. En bord de mer, l’érosion a entamé les roches en provoquant des «piscines naturelles». Nous pouvons nous baigner à la seule condition qu’un autre regarde si un requin arrive ! Nous remontons à la maison pour déjeuner et nous mettre «au frais». La journée est très belle et il commence à faire chaud, aucun kangourou ni wallaby, eux aussi doivent attendre la fraicheur. Un peu plus tard, Viviane et Isabelle philosophent devant la vue panoramique de l’océan à perte de vue, puis nous surveillons Denis qui se baigne. Drôle d’expérience de surveiller le large, quand son mari est à l’eau ! La soirée est agréable, les kangourous viennent brouter l’herbe fraîche coupée par David, pendant que les filles jouent au piano. Nuit très tranquille, aucun, mais aucun bruit.

Le 15, au revoir et route, le ferry part à 10 h. Nous quittons Kangaroo Island. La traversée du détroit est mouvementée, les sacs à vomir sont de sortie ! Adélaïde est à 1 h 30 de route. En ce dimanche après-midi, les manifestations sur les plages et dans les villages vont bon train. La ville apparaît avec une quantité importante d’arbres et de parcs. Le centre-ville est petit, tout est à l’échelle humaine, de vieux bâtiments en pierre ou en briques se marient agréablement avec les immeubles plus récents. Beaucoup de bars en terrasse, c’est vrai qu’on est en janvier et qu’il fait très chaud. Les façades des bâtiments ont un air espagnol avec leur fer forgé et leur véranda. Les maisons sont longues et sur un seul niveau, avec leur jardin à l’anglaise. Nous visitons une galerie d’art aborigène, avec de splendides portraits photographiques noir et blanc, et des oeuvres proches du pointillisme, s’inspirant des techniques ancestrales de ce peuple. La ville est très agréable.

Ce lundi, centre-ville et visites. Le South Australian Museum et la National Art Gallery. Ces 2 musées sont très agréables, frais et de plus, gratuits ...  A la sortie nous suffoquons, il fait 35° et pas un souffle de vent. Préparation des valises, car demain, nous décollons à 10 h pour Kuala Lumpur, en Malaisie, où nous resterons une nuit avant d’atteindre Mumbai (ex. Bombay) en Inde.

Nous quittons l’Australie avant de la retrouver en juin pour le nord avec Darwin, puis l’est avec Cairns et la grande barrière de corail, puis le centre avec Alice Springs, et puis pour finir le sud-ouest avec Perth. Nous n’oublierons pas le majestueux port de Sydney, les kilomètres de plage, le fracas de l’océan, les koalas et les kangourous.

Après l’Amérique du Sud et l’Océanie, nous commencerons notre troisième continent, mais comme vous le savez déjà, cela sera another story.

Bye, Bye.

dimanche 15 janvier 2012

Des photos !

Nous avons pu travailler un peu la galerie de photos, malheureusement, il y en a encore beaucoup trop !

La galerie du 31 décembre est disponible sur : http://crazyappfactory.com/worldwide/index.php/31-d-cembre
La galerie du 2 janvier est disponible sur : http://crazyappfactory.com/worldwide/index.php/2-janvier
La galerie du 3 janvier "Merimbula" est disponible sur : http://crazyappfactory.com/worldwide/index.php/3-janvier
La galerie du 4 janvier "Bairnsdale" est disponible sur : http://crazyappfactory.com/worldwide/index.php/4-janvier
La galerie du 5 janvier "Philip Island" est disponible sur : http://crazyappfactory.com/worldwide/index.php/5-janvier
La galerie du 6 janvier est disponible sur : http://crazyappfactory.com/worldwide/index.php/6-janvier
La galerie du 7 janvier est disponible sur : http://crazyappfactory.com/worldwide/index.php/7-janvier
La galerie du 8 janvier "Melbourne" est disponible sur : http://crazyappfactory.com/worldwide/index.php/8-janvier

vendredi 13 janvier 2012

Cape Cassini - Australie

En ce vendredi 13, nous allons dès le matin à Vivonne Bay, voir des éléphants de mer d’Australie. Après avoir vu hier, leurs cousins de Nouvelle Zélande, nous ne voyons pas beaucoup de différence ! Ils sont tout autant nerveux (sic)..., les femelles adorables avec leur petit, tétant ou jouant, et les mâles toujours aussi machos.

Sur le bord des routes, nous voyons des cadavres de wallabies, chaque nuit le désastre ! Nous rejoignons notre deuxième point de logement, à Cape Cassini, en passant par Kingscote, seule ville (village) de l’île. Nous arrivons chez David qui nous reçoit très agréablement, installé au bout de nul part, il fait son électricité avec les panneaux solaires, récupère l’eau de pluie pour tous ses usages, vit en totale autarcie sur une pointe rocheuse au dessus de l’océan. Il nourrit les kangourous, une dizaine nous fera l’honneur de diner à côté de nous. Aucun bruit, même pas celui de la mer, nous sommes à 130 m au dessus des vagues. Encore un trou du cul du monde ! Mais que c’est beau !

Bye bye, demain promenade mais demain sera une autre histoire.

jeudi 12 janvier 2012

Kangaroo Island - Australie


Le premier jour, sur Kangaroo Island, nous avons vus des kangourous (original, n’est-ce-pas !) des wallabies, des koalas, des opossums, des porcs-épics, et des lions de mer de Nouvelle-Zélande.

Les wallabies sont petits et gris, avec des petites pattes avant et presque pas de cou, et les kangourous sont marrons et grands, voir très grands, comme des wallabies étirés. On les aperçoit beaucoup à la tombée de la nuit, et il est très difficile de rouler car ils sont dans les fossés et peuvent à chaque moment traverser la route. Beaucoup sont tués par les voitures. Le kangourou dort comme nous allongé, les pattes étendues, et le wallaby met sa queue entre ses pattes et dort assis. Le wallaby se fait chasser par le chat sauvage et l’aigle. Quand il est attaqué, ses poils se détachent pour que ses prédateurs n’en n’emportent qu’une poignée. La femelle kangourou est douce et tranquille, alors que le mâle est agressif et bagarreur!!!

Les koalas sont toujours aussi mignons, ils peuvent rester deux semaines dans le même arbre, et sont à terre seulement pour changer d’arbre. La femelle peut avoir un bébé par an. Le petit reste cinq mois dans la poche de sa mère et ne la quitte pas pendant douze mois. Nous avons vu les câlins que se font la maman et le petit, de gros bisous et de tendres accolades. Ils peuvent vivre jusqu’à douze ans. Le mâle crie quand il se réveille et quand il change d’arbre pour prévenir les autres de son territoire. C’est un cri qui se rapproche de celui d’un ours, et est vraiment étonnant pour un si petit animal. Il ne mange que des feuilles d’eucalyptus qu’il trie et en jette trois kilos pour en manger 500 gr par jour, pour pouvoir être actif pendant 4 heures. Une feuille met cinq jours à être digérée à l’aide d’une bactérie, que le petit acquiert par le lait maternel. Les koalas ont été introduits sur l’île pour sauver l’espèce. En 1920, il n’y avait quasiment plus de koalas en Australie, l’île est choisie pour tenter un programme de sauvegarde: 18 individus sont implantés à Hanson Bay. En 1990, on comptait 13 000 koalas dans l’île.....véritablement envahie. Les koalas sont sauvés mais il faut restreindre leur nombre en les stérilisant et planter d’avantage d’eucalyptus. Un immense incendie en 2007 réduisit la population à 3 000.

Les opossums, sont petits, gris avec une longue queue touffue qui se termine par des poils noirs. Il a de grands yeux et un long nez. On ne le voit que la nuit.

Les porcs-épics échidnés (merci Emeline et André!) sont beaucoup gros qu’un hérisson, avec de longs pics jaunes dorés, et un long nez pour creuser la terre et trouver les insectes qu’ils mangent. Nous en voyons beaucoup le long des routes, occupés à chercher des vers.

Les lions de mer viennent de Nouvelle Zélande, ils nagent, bronzent, jouent, se bagarrent, avec les petits qui tètent leur mère.

L’île a une végétation différente en bord de mer, du fait des embruns salés qui donnent aux plantes une couleur rouge avant qu’elles meurent. Des formations rocheuses étonnantes agrémentent le bord de mer, les Remarkables Rocks au cap nord-est, sont d’énormes blocs de granit façonnés par l’érosion. La pierre se mue en oeuvre d’art naturelle. Des photos anciennes nous montrent la différence sur une cinquantaine d’années. Admiral Arch est une immense arche creusée dans la roche par des millénaires où a élu domicile une importante colonie de lions de mer. Sur l’île, on trouve de nombreux parcs nationaux et beaucoup de centres de conservation et de protection des espèces.

Demain, autre balade dans les parcs, mais cela sera another story.


P.S. Eliane nous informe que le week-end dernier, un grand requin a été signalé sur la plage de Manly, où nous avons séjourné, et où les filles ont fait du surf. La plage a été fermée, on imagine la panique !

mercredi 11 janvier 2012

Lake Alexandrina - Australie

Hier au soir nous étions dans une belle maison, mais sans internet...à Kingston, village complètement endormi malgré la haute saison. Aucune wifi disponible dans le village. De grosses citernes derrière la maison, récupèrent l’eau de pluie pour l’utilisation des robinets et de l’électroménager. Un seul robinet d’eau potable est accessible dans la cuisine. Ici on ne l’utilise pas, comme chez nous, pour les WC ! La plage est superbe et ....totalement déserte.
Nous partons en direction de Kangaroo Island. La végétation est jaune presque blanche, soufflée par le vent fort de la côte. Seules quelques vaches noires et des moutons broutent. Des petits et multiples puits fonctionnent à l’éolienne, assurant un arrosage et permettent à un carré d’herbe de devenir vert. La mer est juste là derrière la dune, le ciel est bleu clair avec de jolis nuages blancs qui nous fait penser à un tableau de Magritte. On retrouve une plage immense et vide. Des plaques de sel apparaissent dans les champs. Sur l’écran du GPS, une seule route sur du blanc, avec seulement une tache bleue sur le côté. Virage imminent dans 187 km ! Nous rentrons dans le Coorong National Park, une longue langue de sable de 42 miles.
A Salt Creek, un ancien derrick  rappelle qu’en 1866 le premier forage australien de recherches pétrolières a été installé ici. Elles n’ont pas abouties. La végétation est rouge autour de la rivière salée. Nous nous arrêtons à Jacks Point Pelicans, mais ils sont trop loin pour les photographier. Ils sont nombreux et bruyants, 1 500 suivant les paneaux. Différents lacs salés blancs et roses sont autour de la route.
Nous longeons le Lake Albert (et nous le saluons) puis nous traversons à l’aide d’un bac, son embouchure. Le Lake Alexandrina est juste à côté. Nous allons en faire le tour en rentrant dans la péninsule Fleurieu. Pause sandwich à Longkome Creek, pays du vignobles et des oliviers, nous sommes accompagnés par des perroquets blancs et multicolores. D’immenses chais vantent le vin. En Australie, les bouteilles de vin n’ont pas de bouchon, il faut le boire avant 5 ans.
Puis Victor Harbor, un ravissant port très résidentiel. Une locomotive ancienne toute noire salue notre venue, en sifflant.
Nous prenons un ferry pour franchir le Backstairs Passage et arriver sur Kangaroo Island. La mer et le ciel sont gris. Nous séjournerons pendant deux nuits à Hanson Bay au sud ouest et puis deux autres nuits à Cape Cassini au nord est. Balades au programme. Puis nous irons à Adélaïde pour deux nuits, avant de prendre l’avion pour l’Inde, avec un stop à Kuala Lumpur en Indonésie, mais comme vous le savez,...cela sera another story.

Bye, Bye.

mardi 10 janvier 2012

Kingston - Australie

Avant de repartir, nous revenons sur nos pas pour admirer Loch and Gorge, à côté des 12 apôtres. Le spectacle est exceptionnel, Dieu que notre Terre est belle ! Les vagues de plusieurs mètres de haut se fracassent avec force sur les parois rocheuses. Il y a une vague toutes les 14 secondes, imaginez l’érosion sur une seule année.
Le jeu est ouvert, si vous voulez nous calculer le nombre de vagues sur 10 ans.
L’écume s’envole telle de la neige, elle tombe à nos pieds à plus de 30 m. de haut !
La pluie nous accompagne mais sitôt qu’elle s’arrête, le vent si fort sèche nos vêtements. Nous ne nous lassons pas du ballet qu’offrent les éléments, avec l’impression que l’océan est là pour engloutir la terre et ses roches.

Ces formations rocheuses se sont formées il y a 10 à 20 millions d’années, à partir de sédiments, de carcasses de poissons et de mollusques, de squelettes d’animaux marins, de coquillages, etc... Avec la pression de la mer, tout à été compacté avec le sable et la roche. Après des kilomètres de plage la semaine dernière, nous découvrons des kilomètres de falaises, aussi belles les unes que les autres.

Le naufrage est lié à l’histoire de la région. Beaucoup de lieux ont des noms de bateaux échoués ou de naufrages tristement célèbres. La côte a pris le nom de Shipwreck Coast (Côte des Naufrages). Elle en a vu dans les deux derniers siècles plus de cent soixante.  

Nous rencontrons de nouveau, un couple italien, originaire de la région de Venise, avec qui nous avions discuté au Royal Garden à Sydney ! Quelle coïncidence de se retrouver sur ce chemin très peu fréquenté ! Leur fils est venu travailler à Sydney et ils découvrent le pays. Il nous fait sourire, en disant qu’en sortant de chez lui, il ne rencontre que des vieux, et en Australie, que des jeunes. Quand nous lui expliquons, que nous faisons un tour du monde, il nous dit «que nous sommes dehors pendant un an» voulant dire que nous sommes en dehors de chez nous. Nous avons trouvé cette expression très juste et amusante.

Nous reculons notre montre d’une demie heure, Adélaïde n’a pas la même heure que Melbourne ou Sydney.

Nous arrivons à Kingston, capitale de la langouste, mais la seule que nous croiserons ce soir, sera haute de 18 mètres.....Le vent violent et les mauvaises conditions de mer ont empêché la sortie des bateaux ces jours derniers. Tant pis, nous arriverons à survivre avec un «take away».

Demain, direction Kangaroo Island, avec beaucoup de route, un ferry et de nouveau de la route, mais cela sera another story.

lundi 9 janvier 2012

Les 12 Apôtres - Australie

On quitte Melbourne en traversant un immense pont suspendu de 2 x 5 voies. La banlieue apparaît de l’autre côté de la rive. 4 millions d’habitants et aujourd’hui, lundi, beaucoup de voitures.

Notre premier arrêt est à Bells Beach, où plus d’une soixantaine de surfeurs sont dans l’eau, en combinaison néoprène. Des planches de surf partout, sur les voitures, sur le parking, accrochées aux vélos équipés, c’est un lieu incontournable. Des photographes sont installés, appareil sur pied, sur les estrades au dessus de la plage pour figer la meilleure pose. Le spectacle est permanent : les vagues, les surfeurs, et on recommence. Ce sont des virtuoses, bravant des vagues de plusieurs mètres de haut.

Sur la route, nous remarquons quelques maisons toutes vitrées pour profiter de la vue, une est carrément posée sur un immense poteau...
Une arche en bois, visualise le début de la fameuse route Great Ocean Road, construite à même la roche qui descend jusqu’à la mer. L’eau est turquoise, les eucalyptus embaument la route et la voiture. La végétation, une sorte de maquis corse.
La Johanna Beach, nous fait penser à Johanna en Nouvelle-Zélande qui dans quelques jours sera en Australie.

Puis Apollo Bay, station balnéaire, avec son musée de coquillages. C’est dans la maison de ce collectionneur âgé de 80 ans, que nous entrons. Pendant plus de 60 ans, il a amassé une incroyable quantité de coquillages, aussi beaux les uns que les autres. Des bénitiers de 200 kg, la scie d’un requin-scie, des crabes kavéous (crabe de cocotier) que nous avions vu en Polynésie, des nautiles, des oursins, des porcelaines, des cônes, des murex, des volutes... dans un parfait état.

Puis sur la recommandation d’Eliane, nous nous arrêtons à Cape Otway. A portée de main, une colonie d’une petite centaine de koalas sauvages, est là dans les eucalyptus au bord de la route ! Nous avons de la chance, c’est l’heure du déjeuner, ils mangent et bougent. On en voit plus qu’au centre de Phillip Island, et ils sont plus près. Les petits sont dans les bras de leur mère où grimpent à côté d’elle. Une trentaine de voitures sont arrêtées, chaque personne pourchassant un koala de son objectif. Ils nous regardent, ne nous craignent pas, s’accrochent aux arbres à l’aide de leurs longs ongles noirs, le vent fort les balance. Ils choisissent avec précision la feuille qui sera engloutie rapidement. Les longs poils sur leurs oreilles sont agités par le vent. Leur gros nez noir leur donne un air coquin. Nous restons un bon moment à nous émerveiller sur ces peluches vivantes.
Au moment de repartir, nous apercevons un troupeau d’une vingtaine de kangourous, derrière la frondaison d’arbres, toujours au bord du chemin. Le mâle regarde dans notre direction, il sait que nous sommes là, mais n’en prend pas ombrage. Ils broutent tranquillement, on devine des petits.

Nous reprenons la route, dans la forêt en premier, puis en bord de mer, et nous arrivons au site incontournable des 12 Apôtres. Les formations rocheuses les plus photographiées ! Si ces pitons rocheux plantés dans la mer s’appellent encore les 12 apôtres, ils ne sont plus que huit, car ils s’effondrent. Le 3 juillet 2005, le London Bridge, un «apôtre» de 50 mètres est tombé. L’érosion les abîme chaque jour un peu plus, ils subissent sans cesse les assauts du vent et des marées. Ils s’élèvent jusqu’à 46 mètres au dessus du niveau de la mer. Le spectacle est extraordinaire car un orage se prépare, la mer est houleuse, tout le site est blanc d’écume, les embruns volent sur des kilomètres, le vent nous pousse et nous rappelle El Chalten en Argentine.

Nous dormons ce soir à Port Campbell, demain, on reprend la route de bonne heure, mais cela sera another story.

Bye, Bye

Installer les photos sur la galerie, demande une bonne connexion internet, et malheureusement nous ne sommes pas gâtés depuis quelques jours. Prenez patience, elles chargent !!