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Notre voyage a commencé le 28 juillet 2011 et s'est terminé un an plus tard, le 28 juillet 2012.
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dimanche 11 mars 2012

Battambang - Cambodge

Tchom Reap Sour,

Nous quittons Kep pour Battambang. En chemin, nous nous arrêtons à l’embouchure du lac Tonle Sap, où une grande ville flottante s’est installée sur ses berges. Cela ressemble plus à un immense bidonville. Les familles, dépourvues de terrain, vivent sur leur barque, abritées seulement par une bâche. Il est difficile d’imaginer ces pauvres gens en saison de pluies.
Des marchands ambulants vendent des grillons grillés. Un peu plus loin, nous verrons les ingénieux pièges pour les capturer. Une lampe pour les attirer, un sac plastique pour les piéger et une bassine d’eau pour les noyer !
A l’entrée de la ville de Battambang, un rond-point attire notre attention. Des offrandes diverses (fleurs et fruits, poulets grillés et cochons entiers) sont destinées à la grande statue représentant Battambang (le bâton perdu).
La ville a des vestiges de maisons coloniales et des trottoirs dallés le long des quais.



Pour toi Martine, un coiffeur qui exerce sur le trottoir.











La guerre civile de 1975 à 1979, sous le régime de Pol Pot, fit 2 millions de morts sur 7 millions d’habitants. Ces cambodgiens moururent de faim, de maladies non soignées, d’épuisement et de mauvaises conditions imposées par le régime. L’argent et la propriété privée étaient abolis, les marchés, les tribunaux, les bureaux, les écoles, les universités, les lieux de culte furent fermés. Les moines bouddhistes devaient se défroquer. Les familles étaient séparées, des millions de gens subirent la déportation et les travaux forcés. Le pays devint un vaste camp de concentration.
Notre guide, victime de ces sévices nous raconte cet enfer. Il a dû partir, à 16 ans, comme les autres, de la ville pour cultiver la terre. Au risque de se faire tuer, il a enterré une grammaire française au pied d’un arbre derrière la maison de ses parents. Il a été séparé de sa famille, il dormait sous un abri de paille, travaillait du lever au coucher du soleil et subissait les séances de «rééducation», d’humiliation et d’auto-critique. Son père, professeur de français, n’a pu cacher longtemps son éducation et à été dénoncé. Un matin, trois Khmers Rouges sont venus le chercher devant sa femme, et l’ont emmené ! Ils ne l’ont jamais revu ... Il a retrouvé sa famille après l’invasion vietnamienne qui les délivraient, il pesait alors 40 kg et avait 20 ans. Tous les «intellectuels» furent massacrés, quiconque portait des lunettes était exécuté. Les imprimés furent brûlés, les livres mais aussi les cartes d’identité, certificats de propriété et les cartes grises des voitures ! Après, il a fallu recenser les habitants et leur attribuer de nouveaux papiers.
Son récit plein d’émotion, nous bouleverse. Nous regardons d’un autre œil, ce pays qui se relève de cette tragédie.

Demain, journée chez l’habitant, mais cela sera, Angkor, une autre histoire.

Lea Sen Heuy

Nos photos sur la galerie, http://crazyappfactory.com/worldwide/index.php et choisissez le jour désiré.

Message personnel à Émeline et André : Merci de nous donner votre adresse e-mail sur un commentaire, que nous ne publierons pas, bien entendu.